Histoire du convoi imageHistoire du convoi image
        Le convoi n°64 est parti de la Gare de Bobigny le 7 décembre 1943 avec, à son bord, 1000 prisonniers. Ces derniers venaient des quatre coins de la France. C'était des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, des innocents. Le mardi 7 décembre à 12H10, ils ont été entassés dans des wagons à bestiaux. On comptait plus de 75 personnes par wagon. Ils étaient debout, sans pouvoir bouger, dans la pénombre et la peur. Le voyage a duré trois jours, trois jours qui furent fatals pour les plus faibles, laissant tristement leurs places aux survivants. Mais trois jours qui permirent également à quatre d'entre eux de s'évader de ce train de la mort. Il s'agit de Gisèle Gonse, de César Chamay, de Félix Dratwa et de Francis Pluntz. J'ai d'ailleurs retrouvé une lettre envoyée après la guerre par un autre membre du convoi 64 où celui-ci relate l'évasion de Mme Gonse.
Malgré tout, la majorité des prisonniers finissent le voyage et arrivent aux portes d'Auschwitz et des camps de la mort. D'après le témoignage de Sam Braun, survivant du convoi, ils arrivent le 10 décembre en fin d'après-midi. On est en décembre en Pologne, il fait donc extrêmement froid et un brouillard enveloppe le quai. On entend le cri des SS hurlant violemment en allemand. Les soldats séparent alors les hommes des femmes puis commencent leur tri : qui sera destiner à travailler et qui sera assassiné immédiatement. Seuls 339 malheureux furent gardés en vie dont 267 hommes et 72 femmes. Les autres furent directement menés aux chambres à gaz.
Les sélectionnés sont alors emmenés, douchés, rasés et tatoués d'un matricule qui remplacera entièrement leur identité. Ils sont ensuite attribués à différents kommandos de travail à Monowitz, sous camp d'Auschwitz et rejoignent les prisonniers déjà présents. Les hommes et les femmes restent séparés.

À la Libération, seuls 42 survivants de ce convoi ont été recensés, dont 2 femmes.
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© Crédit photo : L'album d'Auschwitz, Serge et Beate Klarsfeld